les perles de Cieletbaies
( de simples extraits d'échanges....)
Lorsque cette constatation envahit tout notre espace, les évènements matériels suivent leur petit bonhomme de chemin,
mais notre vue en est toute illuminée.
C'est mon regard qui est alors différent.
Ce fameux regard ressemble à une sorte de décor intérieur, comme un papier peint de l'âme...
Je dois être très proche parent du caméléon: à chaque instant, je me fais couleur du décors que je crée de moi-même.
Tenter de maintenir une coloration agréable, la plus noble soit-elle, c'est encore être à côté de la plaque....
tout simplement parceque je suis encore et toujours "avant"...
et cela, quelle que soit la beauté ou la noblesse de tout sentiment, de tout "apercu" de l' Ultime.
L'hyper attention dans laquelle nous nous trouvons, nous rend encore plus sensibles à tous nos changements intérieurs.
L'approche de nous-même, c'est du travail d'orfèvre,
tout en finesse, tout en subtilité.
Nous sommes à fleur de peau.
Nous sommes à fleur d'âme
Si je ne veux pas rester dans des rêveries fumeuses, il me faut alors bien ouvrir les yeux, il me faut tout regarder, en face: mes paysages intérieurs
,le monde extérieur également, y compris dans ses aspects les plus durs.
Comment renier les détresses humaines, les souffrances,
celles qui semblent si injustes, celles qui sont infligées volontairement,
comment regarder en face la jouissance de celui qui détruit, qui torture la vie, qu'elle soit humaine ou animale?
Il ne s'agit pas de ne pas être atteint.
Il s'agit au contraire de tout offrir, y compris ce qui est atteint.
Je ne peux pas résoudre mes vulnérabilités.
Ce que je peux, c'est les embrasser, les prendre vraiment à bras-le-corps
Ouvrir les yeux, regarder les choses en face
déboulonner les idoles, perdre mes illusions,
déchirer mes images d'Epinal,
c'est une démolition totale, il ne pourra rien rester
(Ah, si quand-même : des remous et des turbulences )
Alors, qu'est ce je veux vraiment? Qu'est ce qui importe?
-Ce qui est, ce qui est vraiment, quoi que ce soit?
-ou les commentaires que j'en fais?
Humainement, je ne sais rien! je ne puis rien!
Dans l'ouverture, la foi, la confiance, j'ouvre mes portes intérieures.
C'est alors l'ultime qui agit,
qui se révèle.
C'est LUI qui le fait, de lui-même.
Cette foi ne supprime pas les tempêtes,
mais elle rend mon bateau insubmersible.
Les marins connaissent les quarantièmes rugissants,
nos âmes ont les leurs.
Le basculement |
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"Un tel changement, qu’est-ce qui te retient de l’appeler un bascule- ment » ou un « éveil ». N’es-tu pas profondément différent après qu’avant ? Ne serait-ce pas parce que tu ne reconnais pas dans ce changement la représentation mentale que tu te faisais de l’éveil » " Oui, tu as raison, il n'y a pas de rapport entre ce que je suis et ce que je pouvais imaginer. Mais le malaise vient plutôt de la position dans laquelle je me situe quand je parle. Etrangement, je me sens collé à cette personnalité humaine, j'y adhère totalement. Et EN MEME TEMPS, je n'ai rien à voir avec tout ça. Dire que j'ai "basculé" laisserait supposer que j'étais vraiment cette personnalité, et que je l'ai laissé tomber. Dire celà, ce serait donner une réalité à une soi-disante personnalité qui aurait réellement existé. Or, ce qui me surprend, c'est au contraire d'avoir laisser durer si longtemps la croyance en la réalité de cette personnalité, comme si elle avait été un bloc monolithique, existant de par lui-même, indestructible. Ce que je ressens, ce n'est pas d'avoir changé. C'est, au contraire, "avant", que j'avais changé, par rapport à ce que je suis. Il serait peut-être plus adéquat de dire que des pans entiers se sont effondrés en un instant, démontrant en même temps la futilité de ce qui reste. Parcequ'il reste des choses. Et ces choses, elles sont très bien comme elles sont. Désirer autre chose que la vie de tous jours, ce serait imaginer que des circonstances différentes me donneraient plus de présence, ou que je serais "mieux" ou "plus". Alors que c'est le contraire! c'est parceque je suis là, que les choses ont du goût. Cela n'exclut pas la nécessité de vigilance. La personnalité veut s'emparer de la lumière, en faire une "chose". Et c'est la chute instantannée. Je suis définitivement non représentable On ne peut pas figer un geste. Ce qu'on peut fixer, c'est une position dans l'espace Le geste, lui, est indisociable du mouvement, du déplacement, de la fluidité. Me définir serait comme prendre une image photographique. Une définition, un instantanné, c'est une fine lamelle découpée que l'on peut mettre sous un microscope. Ca n'a plus rien à voir avec la globalité de l'organisme vivant sur lequel on la prélevé. Me définir, ce serait me figer, me réduire à une fine tranche de jambon emballée sous vide... "Ces rayons ne portent aucune des « blessures » de la personnalité. De plus, lorsqu’on les écoute ou qu’on leur permet de s’exprimer, toute notre personne se pacifie" Oui, ce dont tu témoignes est vrai. Et ce soleil me semble même agir de façon rétro-active. Lorsque dans le passé j'étais en plein dans mes souffrances, eh bien même en l'ayant oublié, déjà j'étais là. En prendre conscience boulverse radicalement ce qui s'est passé. Il ne m'est plus possible maintenant de parler de ce qui s'est passé de la même façon Curieusement, il me semble être devant une possibilité de choix. Je sais que là, il s'agit d'un vrai choix, avec deux embranchements de vie radicalement différents. Ce choix, c'est: Aujourd'hui, maintenant, qu'est ce que je veux? -Est-ce-que je veux me cramponner au souvenir d'un enfant seul et maltraité? Alors, c'est que maintenant je veux encore et malgré tout être cet enfant seul et maltraité. Alors, c'est que maintenant je veux encore et malgré tout me définir à travers cette image. -Ou, est-ce-que je laisse tomber tout ça? ---------------------------------------- "-oui, mais pourtant, ces choses vous sont quand-même bien arrivées ????" Mais de quoi me parlez-vous? J'ai un festin de roi devant moi, et vous me proposez une boite de conserve (et en plus, vu sa date de fabrique, elle doit être franchement avariée...) ---------------------------------------- Là je bute sur les limites du langage. Je ressens viscéralement que celà a existé, et en même temps n'a pas existé. La contradiction ne me dérange pas du tout. Tant que je me suis réduit à une histoire chronologique limitée, entièrement définie par la survenue d'évènements, il était logique d'utiliser les outils humains: psychologie,modification des schémas de comportements etc... Il est clair que ce mode d'agir maintient et renforce l'histoire! contempler de l'extérieur ce que j'appelais mon histoire, c'est voir un ballon qui éclate et devient tout flasque... et pourtant, une forme d'histoire continue |
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Insaisissable ego |
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" en mon intériorité il y a cet "ego" qui m'interdit de regarder ce qui m'aveugle,
lui qui est enfoui dans le centre des centres de mon être..." Pendant si longemps, j'ai, moi aussi, utilisé ce même vocabulaire: j'ai un égo! Ou encore: quelque part, il y a un ego en moi...Ah que je l'ai cherché, que je me suis décortiqué. Et plus je cherchais, plus je croyais le décrire, plus je croyais l'avoir enfin trouvé, et plus il ressurgissait, plus insaisissable encore que la fameuse savonnette mouillée inattrapable. ------------------------------ Dans l'ouverture, dans l'évidence, nulle part je n'ai pu trouver ce fameux égo, ce bloc monolithique, ce grand responsable de tous mes malheurs. ----------------------------- A la place d'un soi-disant égo qui m'occcuperait, tel un squatter... il n'y a et il n'y a jamais eu que moi Moi, qui, A chaque instant me prends pour autre chose que ce que je suis Moi qui, au lieu d'être, tout simplement me perds (littéralement) dans un dédale de personnalités aux comportements divers, dans un imbroglio de classements, de choix, de justificatifs etc ------------------------------- Il n'est pas nécessaire que l'objet de ma croyance soit réel. je puis agir COMME SI l'objet était réel. La non-réalité de l'objet de ma croyance peut néammoins amener à un comportement bien concret ------------------------------- Je découvre au petit matin mon intérieur complètement saccagé. je crie aussitôt "au voleur" Alors que ....c'est moi-même, dans une crise de somnambulisme, pendant mon propre sommeil c'est moi qui ai tout saccagé... (oui, c'est VRAIMENT MOI qui dormais) et le soi-disant cambrioleur extérieur n'est qu'un fantasme de plus... --------------------------------- Où que je regarde en moi, je n'y découvre aucun intrus; Aucun égo-entité qui me posséderait diaboliquement. Par contre, je découvre, stupéfait, que l'on peut se prendre pour autre chose que ce que l'on est et en conséquence immédiate, agir en fonction de ce pour quoi je me prends. Il est, dans ma nature, le pouvoir de produire des désirs, des images. A chaque instant, c'est moi seul qui produis un personnage et m'inclus entièrement dans ce personnage qui est MA fabrication Il n'y a que moi qui puis voir que je ne me limite pas à une des personnalités que j'endosse! A chaque instant, "je me prends pour..." Le vocabulaire n'est pas neutre: je n'AI pas d'égo. par contre, je me comporte "en tant que..." Tant que je cherche un égo, je cherche en dehors de ce que je suis. Ce "en dehors" est également ma fabrication, une de ces si nombreuses petites boites, qui me fascinent tant, que j'ai plaisir à fabriquer, à disposer, à modifier. Ce si passionnant "lego spirituel" Je me souviens d'avoir lu chez St Jourdain quelque chose du genre: "C'est très bien de jouer à la marelle, mais quand on commence à prendre le jeu au sérieux, alors, attention quand on tombe dans la case enfer" Bien sur, par commodité, on généralise. Mais on finit par confondre l'image commode avec la croyance qu'il existe réellement une entité appelée ego. La commodité de langage n'est qu'une convention de paroles. --------------------------------- Lorsque je me dis:" bien, je ne suis aucune de ces personnalités. Alors, qu'est ce que je suis?", c'est encore le somnambule qui est en train de se dire: oh, je vais remettre en place ce que j'ai mis en désordre, Même si APPARAMMENT, tout est remis en ordre, RESSEMBLE à de l'ordre, c'est toujours du somnambulisme. "La psychanalyse est un moyen de provoquer la poussée (à l'aide du pied) quand on est au fond, envasé, et qu'il nous manque l'énergie et la sérénité nécessaires pour regagner la surface." Oui, tu as raison. Allons-nous encore une fois nous saucissonner entre une démarche noble, et une qui serait de seconde zone,parcequ'elle ne serait "que" psychologique? Y a-til en moi des parties qui sont "plus" moi, et d'autres parties qui sont "moins" moi? Je suis réveillé ou je dors. Point. Ensuite? dans le sommeil, TOUT est rêve. Si le rêve est très agréable, il n'empêche que je dors quand même. Quand je me réveille, je ne m'occupe pas de ré-organiser ce dont j'ai rêvé pendant la nuit! Nulle part je ne trouve d'égo Par contre, partout, je me vois en train de croire, d'assembler, de figer des comprtements qui se cristallisent dans une personnalité, à laquelle je finis par croire de plus en plus. Une personnalité est, bien sur, pratique pour vivre socialement MAis il me semble déceler un dérapage lorsque je pense devoir être fidèle PAR PRINCIPE au personnage que j'ai endossé à un instant donné. Dès que je m'y accroche, que ce soit par devoir, par habitude, par éducation, par culture, par civilisation, Quelle que soit la soi-disante "noblesse" de la persistance d'un comportement, aussitôt, je crée le temps psychologique !!!! Dans une instantanéité hors du temps, j'y suis immédiatement englué. De même que l'araignée produit d'elle même son propre fil C'est de moi-même que surgit le matériau dans lequel je m'englue... " |
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La pratique |
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Il est beaucoup question de pratique(s) ces derniers temps. Si je ressens le besoin d'une pratique, c'est bien parceque je ressens profondément un malaise, un manque. En regardant intensément les raisons du choix de ma pratique, je constate que c'est parceque je suis persuadé que cette fameuse pratique va m'amener à ce que je "suppose" être ma nature réelle; Mais, comment puis-je savoir par avance que ce que je "suppose" être ma nature réelle EST BIEN cette nature réelle??? Ce serait savoir.... ...... ce que justement je ne connais pas encore! Je dois donc rabattre sérieusement mes prétentions quand je prétends savoir là où je vais! Je peux tout juste dire qu'une voie m'attire plus qu'une autre.... Est-ce-que le fait d'être attiré par une pratique prouve sa vérité absolue??? Impossible de dire PAR AVANCE ce qu'est la vérité Cela signifie que, tout en doutant complètement du sérieux de ma vie mentale, je lui laisse malgré tout le choix de décider de ce qui sera "le mieux" pour moi. Super!!!! je sais de façon évidente que mon outil est inadéquat.... ....et c'est à lui que je confie le soin de guider ma vie!!!!! Bon, si j'ai envie de consulter l'annuaire des trains pour prendre un avion.... Pourtant, ce manque, cette aspiration profonde????? Et si je cessais de vouloir analyser avec l'outil qu'est la raison une réalité qui n'est PAS du domaine de la raison? Je peux être ouvert à un raisonnement nouveau, à des théories nouvelles ( c'est si captivant...) Je peux aussi être ouvert....à l'ouverture! La vie est antérieure au raisonnement C'est le plus qui inclut le moins. l'inverse est impossible. Il y a un moment où je ne peux que que laisser tomber tout ce à quoi je m'accroche. je ne peux plus garder la plus petite certitude. Je refuse de REGRESSER en m'enfermant dans le cadre de la soi-disante logique qui s'occupe de tout, et principalement de ce qui ne la regarde pas!!! Les théologiens, quelles que soient les églises, sont rarement "ceux qui ont vu Dieu" Cesser de raisonner, c'est arrêter de limiter mon regard. Ce qui est peut alors surgir sans entraves. |
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Dé-tricoter |
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A chaque instant, consciemment ou non, je produis des commentaires. Ainsi, je définis une histoire. La durée de cette histoire est à l'exacte mesure de mon entêtement à vouloir défendre et prouver la véracité de ce que je prétends. Cela ressemble étrangement à un mensonge dans lequel on s'enferme de plus en plus. Pour sauver la face et ne pas avouer la défaite et l'imposture , il ne reste que la fuite en avant, avec des justifications de plus en plus tordues. Une seule idée-racine, et tout un scénario se met en place. Etre abasourdi par l'inconsistance de tout ça, c'est dé-tricoter tout le pull en tirant sur le seul et unique brin de laine. Si la mémoire prétends me restituer des évènements en béton, C'est uniquement parcequ'aujourd'hui encore, je les jugerais de la même façon qu'hier. Mon attitude d'aujourd'hui bétonne les évènements d'hier. C'est ainsi que je maintiens le mythe d'une soi-disante vérité de mon histoire.. Si, maintenant, je déclare tel évènement inconsistant, c'est tous les autres évènements identiques que je déclare également inconsistants. La vue d'aujourd'hui est rétro-agissante! Considérer que j'ai pu progresser ou évoluer est une sottise de la dernière débilité. Voir ce fatras mental et tout laisser tomber, quelle légèreté délicieuse! Je me reconnais, je nous reconnais, lorsque tu dis:" ce qui est révélé a toujours été là à fleur de conscience....et encore:Tu es adossé à ce que tu recherches" Quel que soit le scénario que j'ai pu inventer, du plus majestueux au plus débile, il fallait D'ABORD être. Un des amusements de tout ça, c'est qu'il n' y a pas besoin de moment spécial qui serait "plus" spirituel ou "plus" philosophique, en retrait de la vie profane. Alors je fais mon petit va-et-vient pour essayer de répondre le plus clairement possible. Le clavier d'un côté, de l'autre les fils pendouillants de l'électricité que je suis en train de rénover. Une phrase à corriger, des fils à tirer, une précision à écrire, une autre interrupteur installé. Cette continuité, cette fluidité, c'est de l'ordre du délice. |
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Je suis l'enfant |
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Ici-même,
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L'obstacle |
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A travers ces actes simples, je suis là, déjà, de toute éternité. |
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Avant l'image |
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Mes yeux tombent sur un livre près de moi...
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Les mailles du filet |
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Je me débats dans les mailles d'un filet, et je me dis:
................................................................................................................................ La traversée des"quarantièmes rugissants"
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Citation: |
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je sais que le Je Suis n'est absolument pas concerné par tout ça, et que cela va revenir quand cette crampe du "moi" lui laissera la place. |